
Box Découverte Tomes 1 à 3
1.
New York, de nos jours
14 h 37. J’observe les visages. Aucun voyageur ne semble suspect. Je respire un peu mieux, malgré la chaleur étouffante qui règne dans le hall bondé. 99° Fahrenheit, c’est rare au mois de septembre.
L’air est saturé d’une odeur de caoutchouc brûlé et de transpiration qui me donne la nausée. Ma perruque me gratte et mon maquillage commence à couler. Pourvu qu’il tienne encore un peu !
14 h 45. Les portes s’ouvrent. Enfin !
Soudain, un cri retentit derrière moi. Je sursaute, mon cœur s’emballe.
Rien de grave, seulement la protestation d’un passager bousculé. J’inspire profondément pour tenter de contenir la vague d’angoisse qui me submerge. Puis, maîtrisant à grand-peine mes tremblements, je m’appuie sur ma canne pour me lever. De l’autre main, je saisis la poignée de ma valise, puis m’insère dans la file en trottinant.
Après avoir validé mon ticket, l’employé Greyhound dépose mon bagage dans la soute. Je me dirige d’un pas fatigué vers les portes du car.
— Je vous aide, madame ? me demande un quadragénaire serviable.
— Avec plaisir ! dis-je d’une voix chevrotante. À mon âge, tout devient difficile.
Il me tend la main. Grâce à lui, je grimpe les trois marches avec facilité. Mais non sans gémissements ni grimaces. Je n’ai pas besoin de simuler, mon bras gauche est encore sensible.
En tout cas, mon déguisement fait illusion. Cassandra est si douée ! Avec sa palette de maquillage, elle pourrait métamorphoser Blanche-Neige en Prince charmant et celui-ci en monstre hideux. Moi, elle m’a transformée en vieille femme.
Après m’avoir affublée d’une perruque grise et de fausses dents, elle a accentué mes cernes avec de l’ombre à paupières et dessiné des rides sur mes joues, puis elle s’est occupée de mes mains. En un quart d’heure, je suis passée de vingt-et-un à soixante-dix ans.
Je m’assieds à l’avant du car. De là, j’ai une vue stratégique sur les personnes qui montent. Elles semblent toutes inoffensives. Je croise les doigts.
15 h 02. Nous partons. M’enfonçant dans le siège, je pousse un soupir de soulagement. La première étape s’est effectuée sans problème.
L’orage éclate au moment où nous quittons Manhattan par la voie express. Je regarde les rues défiler à travers la vitre mouchetée de gouttes de pluie. C’est comme si je les voyais à travers mes larmes, sauf que je n’en ai plus, je les ai déjà toutes versées.
Les amoureux assis devant moi évoquent avec nostalgie leur première rencontre et se murmurent des mots tendres. Pour moi aussi, il y a deux ans, tout s’était déroulé comme dans un rêve.
J’étais restée plus longtemps que prévu à la galerie, les photos que nous devions exposer ayant été livrées tardivement. Je n’avais qu’une hâte : fermer boutique et rejoindre Cassandra au plus vite. Nous ne nous étions pas vues depuis une éternité. Et nous avions un programme chargé : « Sydney, avait-elle annoncé, maintenant que je suis de retour, il est temps de passer aux choses sérieuses. Ce soir, nous allons trouver notre prince charmant ».
Lorsque je me levai pour partir, la porte vitrée s’ouvrit à la volée et une voix grave retentit :
« Mademoiselle ! ».
De surprise, je lâchai mon sac à main qui tomba par terre. En me retournant, je découvris un homme d’environ trente ans en smoking et souliers vernis. Auréolé de lumière, il ressemblait à un ange avec son visage souriant, ses yeux bleus perçants et ses fossettes irrésistibles.
— Il faut que vous me sauviez la vie ! s’écria-t-il.
— Je n’ai pas l’impression qu’elle soit en danger, lui dis-je, agacée, en me baissant pour ramasser mes affaires.
— C’est parce que vous ne connaissez pas ma mère, répondit-il en s’accroupissant pour m’aider. Sa fête d’anniversaire commence dans cinquante minutes et, si je me présente les mains vides, elle me hachera menu et jettera les morceaux au feu.
— Et c’est seulement maintenant que vous vous réveillez ? Quand on a une mère psychopathe, on prend ses précautions.
Déconcerté par mon ton acerbe et mon lexique caustique, le playboy leva un sourcil.
— J’ai acheté son cadeau il y a des semaines, expliqua-t-il en me décochant son plus beau sourire. Une édition rare d’Anna Karénine. Je l’ai soigneusement emballée, tout était sous contrôle. Sauf que j’ai oublié le paquet dans le taxi.
Devant son air dépité, je ne pus m’empêcher d’éclater de rire.
— On est un peu distrait.
— On est surtout très inquiet.
— Avez-vous appelé le chauffeur ?
— Bien sûr, mais il emmène un client à l’autre bout de la ville. Votre galerie est le seul endroit du quartier où je peux encore me procurer un cadeau. S’il vous plaît !
Refuser signifiait condamner cet homme à un sort funeste. Cependant, aussi séduisant qu’il fût, je n’avais pas envie que Cassandra s’impatiente. Un coup d’œil à l’horloge me confirma que l’heure tournait.
À ce moment-là, l’apollon s’agenouilla devant moi.
— Je vous en supplie, ma vie est entre vos mains !
Touchée par sa mine inquiète et ses yeux implorants, j’en perdis mes moyens. Son sourire acheva de me convaincre.
— Qu’attendez-vous de moi ? Ici, nous ne vendons pas de romans russes du XIXe siècle.
Aussitôt, il se remit debout et me serra les mains avec ferveur.
— Vous êtes adorable ! s’exclama-t-il, sans remarquer l’émotion qui m’avait saisie au contact de sa peau. Tant pis pour les livres, va pour la photo d’art. Je m’en remets à votre expertise.
— Laissez-moi réfléchir, dis-je alors en tentant de me représenter sa mère.
J’imaginai une femme d’âge mûr, autoritaire, arrogante et vivant dans un luxueux appartement de la Cinquième avenue.
— J’ai trouvé ! m’écriai-je soudain. Vous avez de la chance.
— J’en suis persuadé, me lança-t-il avec un regard appuyé.
M’efforçant de dissimuler mon trouble, je le conduisis d’un pas rapide à travers la galerie et m’arrêtai devant un paysage aux couleurs délicates et vaporeuses.
— L’artiste a su saisir la fragilité des nénuphars et l’atmosphère du crépuscule, mystérieuse et envoûtante. Qu’en pensez-vous ?
— Sublime, dit-il en me fixant.
Mes joues s’empourprèrent. Ses intonations lourdes de sous-entendus et ses remarques à double sens me perturbaient, je n’étais pas habituée à flirter. Les hommes que j’avais connus ne s’embarrassaient pas de belles paroles.
Tournant le dos à la photo, il s’approcha de moi.
— Vous avez un don pour comprendre les gens et une sensibilité à fleur de peau. Êtes-vous artiste vous-même ?
— Moi ? me récriai-je. Noooon !
Néanmoins, incapable de résister à son regard impérieux, je finis par murmurer :
— J’aime la photographie.
— Je m’en doutai. Je parie également que vous adorez vous cacher derrière votre appareil.
Face à sa perspicacité, je me sentis soudain mal à l’aise.
— Que de questions ! Je vous croyais pressé.
Il éclata d’un rire joyeux.
— J’arrête mon interrogatoire. Parlez-moi de cette photo !
Soulagée qu’il change de sujet, j’expliquai :
— L’artiste a le vent en poupe. Sa cote ne cesse de monter.
— Très bien. Et ses tarifs ?
J’esquissai une grimace.
— Ils sont à l’avenant.
— Parfait ! Ma mère va adorer, elle pourra narguer ses amies en buvant du champagne. Je la prends.
Satisfaite d’avoir visé juste, je décrochai la photo du mur. Je l’emportai à l’accueil et l’emballai sous le regard de son futur propriétaire, ce qui perturba un peu ma dextérité. En lui tendant le paquet, je déclarai :
— Vous devriez vous dépêcher, il est déjà 20 h 15.
Il poussa un soupir et ajouta d’un ton guilleret :
— En entrant ici, j’ignorais que je croiserais mon ange gardien. Grâce à vous, je survivrai à la prochaine heure. Vous méritez ma gratitude éternelle.
Il accompagna ses paroles d’un sourire si attendrissant que je fondis, puis il partit, le cadre sous le bras.
Lorsque je retrouvai Cassandra, elle sirotait un cocktail, tout en repoussant les avances d’un moustachu beaucoup plus entreprenant que séduisant. Mon arrivée lui donna un prétexte pour le congédier sans ménagement.
— Te voilà enfin ! s’exclama-t-elle en m’embrassant.
Nous nous installâmes ensuite dans des fauteuils confortables que nous rapprochâmes pour échapper au brouhaha ambiant. Le bar bondé bruissait de musique et de conversations animées.
— En t’attendant, dit Cassandra d’un air faussement dépité, j’ai dû éconduire deux princes charmants.
— Tu parles ! répondis-je en éclatant de rire. Je sais très bien quand tu racontes des craques.
— Et moi, je sais très bien quand tu n’es pas dans ton état normal. Comme ce n’est pas dû à l’alcool ni à la drogue…
Je rougis sous son regard inquisiteur.
— Tu en as rencontré un !
Je ne me fis pas prier pour tout révéler. À la fin de mon récit, Cassandra poussa un cri qui attira l’attention d’une bonne partie de la clientèle.
— Ne t’emballe pas ! lui intimai-je à voix basse. Je le connais à peine. Mais il est mignon. Peut-être même un peu plus que ça.
— Craquant ?
Je murmurai un « oui » timide. Dans notre baromètre de l’amour, « craquant » se situait entre « mignon » et « irrésistible ». Le niveau « Bombe atomique », à la première place, n’avait été atteint qu’une seule fois par un Suédois au tempérament explosif auquel avait succombé Cassandra. Pour ma part, je n’avais accordé que les notes « à vomir » et « banal ».
— Pourrait-il aller jusqu’à « irrésistible » ? continua-t-elle, trépignant d’excitation.
2.
Le lendemain, je n’arrêtai pas de penser à lui. J’avais certainement rêvé : quelqu’un d’aussi beau et sensuel n’existait que dans les contes de fées. Pourtant, je n’étais pas attirée que par son physique. Sa perspicacité m’avait déstabilisée. Jamais aucun homme ne s’était donné la peine de me regarder et de m’écouter ainsi. J’avais eu la sensation troublante qu’il me voyait vraiment.
Même s’il n’y avait pas grand-chose à voir. Je n’étais, après tout, qu’une jeune femme un peu banale, ni petite, ni grande, ni belle, ni laide, qui travaillait dans une galerie pour payer ses études de journalisme et qui, en effet, se cachait derrière son appareil photo pour se protéger de la vie et de ses blessures.
Toute la journée, je regardai, pleine d’espoir, à travers la vitrine ; j’observai les passants, le cœur battant, et je surveillai le coin de la rue. Mais l’heure de la fermeture arriva et je dus me rendre à l’évidence : le prince charmant n’existait pas. Je quittai la galerie et sortis dans la fraîcheur obscure.
— Bonsoir ! lança soudain une voix derrière moi.
Sa voix.
Je sursautai. Baignant dans une lumière ambrée, Il s’appuyait nonchalamment contre un réverbère. Il portait un costume bleu foncé, d’une coupe impeccable qui mettait ses épaules en valeur, et une chemise blanche, au col entrouvert. Son sourire me fit chavirer.
— Vous avez survécu, réussis-je à dire.
— Ma mère a déclaré que, pour une fois, mon cadeau lui plaisait. Je vous dois la vie.
J’étais contente de me trouver dans l’ombre ; ainsi ne pouvait-il me voir rougir comme une gamine.
— Tenez ! s’exclama-t-il soudain en me tendant un paquet dont le papier doré étincela dans la lumière du réverbère.
Étonnée, je restai les bras ballants. Il insista :
— C’est pour mon ange gardien.
Pour le saisir, je fus obligée de quitter la protection de l’obscurité. Peut-être était-ce le but recherché ? Troublée, je pris le cadeau. Un livre, sûrement.
— Anna Karénine ?
Il acquiesça d’un signe de tête.
— Je ne peux pas l’accepter.
— Bien sûr que si, voyons ! Vous m’avez sauvé la vie. Si vous refusez, je sombrerai dans un tel désespoir que ma mère vous demandera des comptes. Et, croyez-moi, personne sur cette terre n’a envie de ça.
À bout d’arguments, je finis par me résigner. Un sourire éclatant s’afficha sur son visage et j’en fus éblouie. Comment dire non à un homme tel que lui ?
— Ouvrez-le ! m’ordonna-t-il.
Après avoir dénoué les rubans et enlevé le papier doré, je découvris une édition originale, parfaitement conservée, un vrai chef-d’œuvre. Bien trop cher ! Bien trop luxueux pour moi !
— Stop ! s’écria-t-il. Vous changez d’avis et cela me chagrine terriblement.
Il lisait dans mes pensées, ma parole !
— Il me semble entendre ma mère psychopathe, ajouta-t-il d’un ton faussement inquiet, en collant une main à son oreille.
Je le trouvai irrésistible.
— Dans ce cas, lui dis-je en serrant le livre contre ma poitrine, je vous remercie.
— Quel soulagement ! Je vous souhaite donc une agréable soirée de lecture, mademoiselle.
Je levai les yeux, perplexe. N’allait-il pas me proposer un rendez-vous ? Devais-je faire le premier pas ? Non, pensai-je aussitôt, c’était contraire à mes principes. Enfin, surtout à ceux de Cassandra. Mais elle n’avait qu’à claquer des doigts pour que les garçons rampent à ses pieds et, surtout, elle ne connaissait pas cet homme-là.
— Appelez-moi Sydney.
— Enchanté, Sydney. Richard, pour vous servir.
Il me tendit la main, qu’il avait chaude et douce. Au lieu de serrer la mienne, il me surprit avec un baisemain romantique.
— À bientôt, peut-être, ajouta-t-il en s’éloignant.
Seule dans le halo du réverbère, je ressentis soudain un grand vide. Il me fallut un moment pour reprendre mes esprits et retrouver le chemin du retour.
Une fois chez moi, je me plongeai dans la lecture d’Anna Karénine. Difficile de me concentrer : le comte Vronski avait les traits de Richard et sa présence hantait toutes les pages.
Mon prince charmant revint le lendemain, puis le surlendemain et les jours d’après. J’étais conquise.
Ce fut seulement deux mois plus tard que Cassandra eut droit au récit de mes amours. Les six semaines qu’elle avait passées en Afrique du Sud sur le tournage d’un film d’horreur m’avaient paru une éternité.
Lorsqu’elle entra dans mon appartement, rayonnante et pleine de vie, je crus soudain que le soleil se levait. Sa peau dorée contrastait avec la blondeur de ses boucles et la blancheur immaculée de sa tenue. Avec mes cheveux bruns, mon teint pâle et ma robe sombre, je ressemblais à son négatif. Après nos embrassades, elle s’exclama :
— Tu es différente. Laisse-moi te regarder !
Tournant autour de moi, elle m’observa de la tête aux pieds.
— Tu as renoncé à tes affreux leggings noirs, bravo ! Il faut montrer tes jambes, elles valent le détour. Et tu t’es maquillée. Tous ces frais pour monsieur « Irrésistible » ?
— Il me pousse à « sublimer ma beauté ».
— Excellente initiative ! Mais, attention, moi, je tiens à ma Sydney d’origine ! Maintenant, je veux tout savoir.
— Je vis un conte de fées. Richard est amusant, charmant et prévenant. Il me donne l’impression d’être la seule femme sur terre.
— Et votre première nuit ?
— Cassandra, enfin !
— Quoi ? Ne t’ai-je pas raconté les miennes ?
Un point pour elle. Je devais mon éducation sexuelle au récit de ses ébats avec cinq « Mignons », deux « Craquants », quatre « Irrésistibles » et une « Bombe atomique ».
— En fait, notre première nuit fut assez étrange.
— Il est gay ? m’interrompit-elle. Voilà pourquoi ton Richard est parfait !
— Loin de là ! Cependant, la soirée a été riche en surprises.
À ce moment-là, Maxou sauta sur les genoux de Cassandra et se pelotonna contre elle.
— Mon minet d’amour ! s’écria-t-elle en l’embrassant sur le museau. Comment trouves-tu le prince charmant de ta maîtresse ?
Sous ses caresses, il se mit à ronronner.
— Maxou a d’ailleurs joué un rôle important dans l’histoire.
Serrant le chat contre elle, Cassandra se blottit dans le canapé, tout ouïe.
— Un soir, Richard est arrivé à l’improviste. C’était la première fois qu’il venait chez moi. Il apportait du bon vin, du homard et des fleurs pour fêter notre premier mois ensemble. Adorable ! Mais, en entrant, il a été pris d’une crise d’éternuements : allergie aux poils d’animaux. J’ai mis Maxou dehors, mais le pauvre Richard respirait toujours mal. Puis ses yeux ont commencé à larmoyer et son nez à couler.
— Il ne devait pas être beau à voir.
— Non, en effet ! Il a dû prendre trop d’antihistaminiques, car, au bout de cinq minutes, il bâillait sans cesse. Après le dîner, j’ai suggéré qu’il aille s’allonger dans ma chambre. Il a accepté à condition que je l’accompagne.
Cassandra boucha à la hâte les oreilles du chat et chuchota :
— N’écoute pas, mon minou, ça devient chaud bouillant !
— Pour rire, continuai-je, amusée par ses mimiques, j’ai alors parié cent dollars qu’il s’endormirait instantanément. « Pari tenu, a-t-il répondu, si c’est moi qui gagne, je fais de toi ce que je veux ! ».
— Mister Irrésistible n’est pas un petit joueur.
— En revenant de la salle de bain, je l’ai trouvé endormi. Il était torse nu. Je me suis assise à côté de lui et j’ai caressé sa poitrine musclée. Sa peau est si douce ! Je venais d’empocher cent dollars, mais je crois que j’aurais préféré perdre.
— Et, après, que s’est-il passé ?
— Le lendemain, j’ai été réveillée par un bruit strident. Richard sonnait à la porte, les bras chargés de courses. Il avait dévalisé l’épicerie, prétextant le vide intersidéral de mes placards.
— Cet homme, c’est Superman.
Je me doutais que raconter cette histoire à Cassandra nous vaudrait de bons moments, je ne suis pas déçue.
— À ce moment-là, poursuivis-je, je me suis rendu compte qu’il était plus de 11 heures et que j’avais loupé le TD de politique internationale. Je me suis habillée en catastrophe, mais Richard m’a annoncé qu’il avait appelé le doyen de l’université – un ami avec qui il joue au golf – pour le prévenir que j’étais souffrante. Celui-ci lui a conseillé de me garder au chaud. Il a même précisé qu’il demanderait au professeur de m’envoyer son cours.
— On croit rêver ! Ton Richard, c’est un dieu.
— Peut-être, mais je n’ai pas apprécié son intervention ; je ne veux pas rater mes examens.
— Enfin, Sydney, tu ne vas pas pleurer pour une journée de cours manquée, alors que tu es tombée sur la perle rare !
— Quand même, minaudai-je. Bref, comme j’étais agacée, j’ai réclamé l’argent du pari. Richard s’est renfrogné, croyant que je n’y pensais plus. Cent dollars, ça ne s’oublie pas aussi facilement ! Au lieu de me donner mes gains, il a prétendu que les trente minutes que j’avais passées dans la salle de bain devaient lui valoir une petite ristourne. Alors, là, je me suis exclamée : « Comment peux-tu savoir que j’y suis restée une demi-heure ? Tu t’es endormi tout de suite ! ». Il a pris un air mystérieux en disant : « J’ai quand même eu le temps de sentir tes blanches mains sur ma peau ».
— QUOI ?! Il faisait semblant de dormir ?
J’acquiesce d’un hochement de tête.
— J’étais terriblement gênée, tu imagines ! Il s’est mis à rire. Et ensuite, il m’a avoué que, ce matin, il en avait profité, lui aussi, pour se livrer à une séance d’exploration.
— NOOOON ! cria Cassandra. Il t’a tripotée pendant que tu dormais ?!
— Figure-toi que c’est exactement ce que je lui ai dit ! Il a répliqué : « Je ne tripote pas, moi, Madame, je caresse, j’effleure, je tâte. Ta peau est exquise, d’une douceur de satin ». Voyant mon air ahuri, il a précisé qu’il s’était contenté des zones découvertes.
— C’est dingue ! Et tu ne te souviens de rien ?
— Non, mais, après, en revanche…
— Quoi ?
— Nous avons terminé notre exploration mutuelle.
— Et alors ?
— « Bombe atomique » ! Je confirme !
— ENFIN !
Son hurlement effraya Maxou qui se réfugia sous un meuble. Cassandra me prit dans ses bras.
— On dirait que tu as tiré le gros lot, ma belle. Tu le mérites bien. Cependant, un prince charmant qui n’a aucun défaut… N’est-ce pas un peu louche ?
— Espèce de rabat-joie ! Il est assez autoritaire, ce que je trouve hyper sexy. Et il n’aime pas trop mon humour. Quand je lui sors une blague ou une répartie bien sentie, il prend un air pincé.
— Ça, ce n’est pas un défaut, décréta Cassandra, au contraire ! Cela signifie qu’il a bon goût.
Je lui tirai la langue, puis redevins sérieuse.
— Je suis sur un petit nuage : nous partageons les mêmes valeurs, les mêmes principes, les mêmes goûts. J'ai l'impression d'avoir trouvé mon âme soeur (...)
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Quand une étudiante qui veut laisser derrière elle la peur et la souffrance devient la protégée d’un boxeur hanté par son passé et dominé par la violence…
Lorsque Sydney découvre le vrai visage de son futur fiancé, elle n’a qu’une solution: fuir à l’autre bout du pays et changer d’apparence.
Se faisant passer pour un garçon, elle s’inscrit au Drake, un club de sports de combat fréquenté par six boxeurs tatoués et attachants. Très vite, ils la prennent sous leur aile. Jamie, le coach aux allures de bad boy, dont l’arrogance cache de nombreuses fêlures, se montre le plus protecteur.
Grâce à eux, elle reprend peu à peu goût à la vie. Mais l'angoisse la tenaille toujours: peut-elle vraiment tirer un trait sur son passé et surmonter ses traumatismes? Combien de temps réussira-t-elle à cacher qu'elle est une femme?
Entre Sydney et Jamie, les secrets et les mensonges s’accumulent. Jusqu’à quand?
Comme plus de 30 000 lecteurs et lectrices, laissez-vous entraîner dans un tourbillon d’émotions avec cette romance 100% addictive qui mêle suspense, humour, amitié et amour!
Format | Livres brochés |
Autrice | Adriana Kritter |
Date de publication | 2017-2018 |
Langue | Français |
Dimensions | 15,24 x 22,86 cm |
Nombre de pages | T1 : 274, T2 : 354, T3 : 331 |
Série K.-O. | Tomes 1, 2 et 3 |
Expédition et livraison | 4 à 5 jours ouvrés |
Elles en parlent...
“J’ai commencé ce livre un soir… et j’ai à peine dormi 😅 Impossible de décrocher ! Sydney m’a bouleversée, Jamie m’a intriguée, et toute la bande m’a fait fondre ❤️ Une histoire puissante, vraie, addictive. Merci pour ce moment de lecture incroyable!”
“L’autrice aborde la violence conjugale avec beaucoup de justesse et d'intensité. On ressent à quel point Sydney se bat pour sa liberté, et ça donne un récit bouleversant, porteur d’espoir et de courage.”
“Un vrai ascenseur émotionnel ! À la fin de chaque chapitre, je me disais : "Juste encore un", et trois heures plus tard, j’étais toujours plongée dans mon livre. Sydney me bouleverse, Jamie me rend folle (dans tous les sens du terme 😅).Merci pour cette histoire ! ❤️”
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